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VENT DEBOUT ! Chroniques des airs du temps
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VENT DEBOUT ! Chroniques des airs du temps
19 juin 2011

Vieillissement de la population française : Problèmes et solutions

On assiste depuis quelques années à une véritable montée de la peur du vieillissement, marchant de pair avec une gérontophobie de plus en plus visible. On se souviendra en particulier des propos de J. Attali (1). La peur du vieillissement se mesure, entre autres, aux conflits autour des retraites et aux débats sur l'immigration. On le mesurera aussi à certains propos méprisants sur « les vieux » souvent dépeints comme improductifs, confiscateurs de la richesse au détriment des « jeunes », et de surcroit « votant mal ».On pourra entre autres, se référer à 'Emmanuel Todd qui illustre bien cet état d'esprit (2)

Je n'entrerai pas ici dans des débats comptables sur le coût des retraites et l'âge de fin de vie active. Tout simplement parce que le débat ne se pose pas, au final ,en ces termes. En effet si la part des retraités augmente dans nos populations c'est parce que les progrès de la médecine permettent à de plus en plus de gens de vivre de plus en plus vieux.

Le nombre d'enfants d'origine européenne baisse de manière constante (taux de fécondité française moyen de de 1, 72 enfants par femme , quant ce même taux pour les africaines (hors Maghreb) résidant en France est de 4,07, et pour les étrangères en général de 2,8- voir F. Legros « Fécondité des étrangères en France »). Cette tendance fait écho à notre individualisme croissant (beaucoup ne veulent pas s'encombrer d'enfants qui seront un frein à leurs carrières ou plus simplement à leurs projets de vie). S'est aussi instillé un sentiment de mépris profond pour les familles de souche qui font beaucoup d'enfants, reléguées au rang de « gaspilleurs de ressources ». M. COCHET du Parti d'Europe Écologie s'est dans cette optique prononcé pour une limitation du versement des allocations familiales (3).Il s'agit là de nos choix.De fait la population française de souche vieillit et devrait assez vite devenir minoritaire si nous maintenons ce cap.

Certains pensent qu'il faut continuer à faire massivement appel à des populations venues d'ailleurs, en l'occurrence d'Afrique pour l'essentiel. Remplacer à terme une population blanche de culture chrétienne par une population noire musulmane apparaît pour toute une partie de la population comme un juste retour de l'Histoire. L'appel à l'immigration pose néanmoins plusieurs problèmes.

D'abord ces immigrés qui viennent ici cotiser pour les retraites ont eux même des parents, des « anciens » restés au pays pour lesquels ils ne cotisent pas. De fait demander à des immigrés de cotiser ici pour les retraites de nos « anciens » revient à enlever le pain de la bouche des « anciens » de ces immigrés. Peut on par ailleurs demander à certaines populations de servir de réservoirs humains, d'usines à enfants en quelque sorte, pour des pays dont les populations sont suffisamment égoïstes pour ne plus concevoir et élever leurs propres enfants ? On mesure là l'espèce de schizophrénie atone qui frappe l'Europe et la France en particulier. L'affaire de l'Arche de Zoé en représente en quelque sorte l'icône parfaite.

Enfin l'image de pays peuplés d'occidentaux blancs pour beaucoup à la retraite se faisant entretenir, soigné, par des populations majoritairement africaines rappellera les sociétés coloniales. Et leurs fins violentes. De toute façon le coût de l'immigration est tel (4) qu'il interdit toute pérennité en matière de prise en charge des retraites et de la dépendance à terme.

Ne serait-il pas plus cohérent et moral de s'adapter avec la société telle qu'elle est en train de se construire ? Une société dont une part importante (40, 50 % ) sera constituée de retraités. S'adapter de maniére responsable et autonome, plutôt que de céder à la peur panique ou à une gérontophobie agressive (5) . Vivre plus longtemps, travailler plus longtemps, semblent des choix logiques.

Ce qui s'oppose à cette vision des choses c'est ce que la réalité actuelle démontre . Nous vivons en effet dans une société qui condamne au chômage, au RSA, 5 millions de personnes dont (et pour cause !) la plupart ne cotisent pas pour les retraites et coûtent légitimement très cher à la société en termes d'assistances diverses. Si un immigré peut occuper un emploi, payer impôts et cotisations, il ne faut pas occulter le fait qu'il prive de cet emploi un autochtone qui lui se retrouve en position d'assisté. Par ailleurs le pourcentage d'immigrés au chômage est le double de celui des « locaux ». Priver de leurs emplois ceux ci par les confier à ceux-là (la fameuse « ségrégation positive ») ne règle rien au niveau économique, aggrave l'espèce de décadence morale de nos sociétés.

On voit que le problème des retraites et du vieillissement de nos sociétés occulte un problème autrement plus grave et en attente de traitement depuis plus de 30 ans : celui du chômage – désindustrialisation , délocalisations d'emplois et immigration étant ses composantes essentielles. C'est bien cela qu'il convient de régler avant de se préoccuper plus avant d'un financement des retraites qui est dépendant justement de l'emploi et de la situation industrielle et économique du pays.

 

(1) "Dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. » Jacques Attali – « L’avenir de la vie » – 1981

(2) http://voiceofexternity.blogspot.com/2010/12/emmanuel-todd-et-les-comptes-cruels-de.html

(3) http://www.marianne2.fr/Pour-Yves-C...

(4) Des études annoncent une immigration bénéfique pour le pays d'accueil. On pourra néanmoins douter fortement de ces « analyses » plus ou moins sérieuses, dont la plupart des éléments semblent directement sortir des argumentaires du MEDEF. Voir entre autres :

http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration

D'autres études plus argumentées et sérieuses annoncent elles un coût de l'immigration exorbitant. Voir par exemple :

http://www.contribuables.org/publications/les-monographies/le-cout-reel-de-l-immigration-en-france/

On prendra comme référence, plus simplement , le Rapport Gilles St Paul « Immigration » Doc. Francaise. Ce rapport énonce de façon trés claire que le bénéficiaire essentiel de l'immigration est le Capital.

(5) On pourra juger de cet état d'esprit en lisant par exemple « Populismes : pente fatale » de D. Reynie, dans lequel l'auteur prône en réponse un appel massif à l'immigration

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